Le 08 mars 2022, Solidaires Jeunesse et Sports appelle à se mobiliser pour la lutte pour le droit des femmes.
Rejoignez les mobilisations dans nos groupes locaux.
Solidaires Jeunesse et Sports sera aussi présent à Paris : Toutes et tous uni.e.s pour la grève féministe.
A Solidaires nous sommes fortes, nous sommes fières, nous sommes déter et solidaires !
Lecture 1
« Elles disent, ils t’ont tenue à distance, ils t’ont maintenue, ils t’ont érigée, constituée dans une différence essentielle. Elles disent, ils t’ont telle quelle, adorée à l’égal d’une déesse, ou bien brûlée sur leurs bûchers, ou bien ils t’ont reléguée à leur service dans leurs arrière-cours. Elles disent, ce faisant, ils t’ont toujours dans leurs discours traînée dans la boue. Elles disent, ils t’ont dans leurs discours possédée violée prise soumise humiliée tout leur saoul. Elles disent que, chose étrange, ce qu’ils ont dans leurs discours érigé comme une différence essentielle, ce sont des variantes biologiques. Elles disent, ils t’ont décrite comme ils ont décrit les races qu’ils ont appelées inférieures. Elles disent, oui ce sont les mêmes oppresseurs dominateurs, les mêmes maîtres qui ont dit que les nègres et les femelles n’ont pas le coeur la rate le foie à la même place qu’eux, que la différence de sexe, la différence de couleur signifient l’infériorité, droit pour eux à la domination et à l’appropriation. Elles disent, oui, ce sont les mêmes oppresseurs dominateurs qui ont écrit des nègres et des femelles qu’ils sont universellement fourbes hypocrites rusés menteurs superficiels gourmands pusillanimes, que leur pensée est intuitive et sans logique, que chez eux la nature est ce qui parle le plus fort et caetera … Elles disent, oui, ce sont les mêmes oppresseurs dominateurs qui dorment couchés sur leurs coffres pour protéger leur argent et qui tremblent de peur quand la nuit vient. »
Les Guérillères, Monique Wittig
Lecture 2
« L’identité est quelque chose de très important. Sans identité tu ne peux pas te défendre. Donc en tant que femmes aussi nous avons besoin de notre identité. Nous pensons que c’est une erreur de considérer que l’identité sociale de la femme a seulement été formatée par le patriarcat, que les femmes ont toujours été rabaissées et que l’homme a toujours eu un rôle dominant de supériorité. Il est nécessaire de rendre visible l’histoire des femmes supprimées ou déformées par le patriarcat et de pouvoir se nommer femme sans se sentir diminuées par les milliers d’années d’humiliations sexistes. Le positivisme, sur les bases de la religion, à créer une forme de binarité qui oppose toutes les choses entre elles. Ce qui est important c’est de rompre cette idée d’opposition et de travailler à la complémentarité. Ce qui compte c’est la relation de liberté que nous construisons avec chaque être vivant. Pour nous la construction d’une personnalité de femme libérée de la vision patriarcale et le projet de transformation des hommes est stratégique.
Issu de « Nous vous écrivons depuis la révolution », Récit de femmes internationalistes au Rojava