Les chef.fe.s et les adjoint.e.s d’abord !
La réforme de l’OTE est un fléau. Les arrêts de travail se multiplient chez les agent.e.s de l’ex-réseau JSCS, les appels à l’aide sont pléthoriques et les actes de désespoir viennent malheureusement noircir un peu plus le tableau de cette réforme. Nous apportons notre
plus intense soutien à l’ensemble des collègues. Nous dédions ce tract à notre collègue de Besançon qui a mis fin à ses jours dernièrement.
« Iceberg droit devant ! »
Fin juin 2021, la DRAJES IDF, ce « grand et beau bateau », phare de la région académique, est submergée. Submergée suite à la rencontre avec un iceberg bien prévisible, appelé la « réforme de l’Organisation Territoriale de l’Etat » (OTE). Ce changement brutal d’organisation, non préparé et totalement manqué, visait à transférer le secteur Jeunesse et Sports à l’Éducation Nationale pour, soi-disant, améliorer le service public JS dans un ministère regroupé. Le naufrage est rude
Dernièrement, pour la petite histoire, la DRAJES Ile-de-France a littéralement pris l’eau, le lundi 28 juin 2021 en raison d’un dégât des eaux ! Cela aura valu aux agent.e.s une visite du capitaine, M. le DRAJES, jusque dans les étages, pour leur demander de rentrer travailler à la maison. Ce n’est pas un euphémisme, ce n’est même plus une métaphore : la DRAJES coule.
Et la Direction continue de maintenir la pression sur les personnels malgré l’absence considérable d’effectifs. On entend presque dans les couloirs, « les chef.fe.s et les adjoints d’abord ! ». Dans ce contexte de souffrance au travail grandissante, les moyens de survivre pour l’instant, pour les agent.e.s, sont les départs vers d’autres services et les arrêts de travail qui s’amplifient. Les personnels sont usés. Des services entiers, dans les fonctions supports et métiers, comme le pôle formation, sont à la dérive complète. La charge de travail augmente chaque mois un peu plus avec le départ de collègues non remplacé.e.s, les délais intenables et de nouveaux dispositifs. A peine quelques jours après un retour de congés, les collègues sont déjà « à bout de forces ». Quant à prévenir les SDJES, voire les partenaires, qui attendent depuis des jours des arbitrages ou des décisions, sur la préparation de l’été, le montant des subventions et les missions à conduire…ils peuvent courir. Mais dites-nous, Monsieur le DRAJES, il y avait bien un joueur de pipeau à bord de l’orchestre du Titanic, n’est-ce pas ?
« Je suis le maître du monde »
La continuité du service public n’est donc pas assurée sérieusement depuis le 1er janvier, tant les missions et conditions de travail des personnels sont méprisées. Seul gagnant, le dispositif d’embrigadement de la jeunesse, le SNU, siphonnant les millions, demandant aux services et aux collègues encore plus de travail, faisant exploser la fatigue des personnels. D’ailleurs, un chef de projet recruté sur le dispositif début juin, s’en est parti 2 semaines plus tard, excédé, trompé et crevé ! Belle réussite !
Dans ce contexte mortifère, la direction a la bonne idée d’organiser un déménagement fin juin 2021. Le calendrier rêvé ! Un déménagement réalisé dans la précipitation, sans aucune concertation avec les personnels. Résultats : Des agent.e.s ont dû assurer seul.e.s le transfert de leurs cartons et ordinateurs en dehors de toute règle de sécurité. La direction a même donné son feu vert pour défoncer des cloisons dans les bureaux de collègues non prévenus qui n’ont pas eu le temps d’organiser leur rangement et la sécurisation de leur affaires et matériels. Vous imaginez la scène ? Après le remake de Titanic à la DRAJES Ile de France, on poursuit avec Massacre à la tronçonneuse !
« Je vole, Jack »
Comme la désorganisation, les sous-effectifs, la souffrance au travail et les arrêts ne sont pas suffisants, il a fallu y conjuguer un encadrement brutal. Mais trop, c’est trop ! Et les personnels ne se laissent plus intimider ! Une alerte pour Danger Grave et Imminent (DGI) a donc été lancée sur le pôle jeunesse de la DRAJES début juin au vu de la gravité des conditions de travail depuis des mois ! L’alerte a fait état de graves problèmes touchant à l’organisation, l’encadrement, le relationnel agent.e.s-encadrement, concluant sur les termes de « conditions de travail insupportables » et demandant une intervention de l’Administration au plus vite pour garantir la sécurité des agent.e.s.
La prise en compte par l’équipe de direction a pour l’instant été proche du néant ! La direction semble aux abonnés absents et ne répond même plus aux sollicitations des personnels. Pire, la direction a tenté de maintenir une pression collective et individuelle sur les agent.e.s du pôle en affichant son soutien à la cheffe de pôle dont les méthodes d’encadrement sont largement dénoncées.
Ensuite le DRAJES a feint de découvrir la situation catastrophique, alors que plusieurs échanges ont eu lieu avec notre syndicat, donnant même lieu à des traces écrites. Le drame de la DRAJES IDF semble se transformer en comédie tant les problèmes sont énormes, voire ubuesques. Dernièrement, la direction a tenté de camoufler la visite du secrétaire du CHSCT académique dans les locaux de la DRAJES en la réduisant (cf mail du DRAJES du 09 juin 2021) à une visite sur le déménagement uniquement ! Oubliant ainsi l’alerte pour danger Grave et Imminent qui oblige pourtant la mise en place d’un CHSCT dans les plus brefs délais ! La direction a aussi installé cette visite du secrétaire du CHSCTA à côté du bureau du DRAJES en postant la DRAJES adjointe à l’entrée. Pour la neutralité et la confidentialité des échanges, l’anonymat et la prévention des risques, on repassera. Mais les personnels ne se laissent plus intimider !
“Il y avait 20 canots qui flottaient autour de nous, et un seul est revenu. Un seul.”
Solidaires Jeunesse et Sports exige :
- Des recrutements massifs de titulaires, dès la rentrée 2021, et les années suivantes !
- Le respect des obligations de l’employeur en matière de prévention de la santé des agent.e.s !
- Des changements immédiats dans les méthodes d’encadrement, d’organisation et d’implication des personnels !