REVALORISATION DES INDEMNITÉS : LE CHANTAGE DÉMARRE !
Ce 24 novembre, à l’initiative de la DGRH de l’Education nationale, s’est tenu un premier groupe de travail pour une revalorisation financière des PTP. Très rapidement, il a été annoncé par la DGRH que la base de la revalorisation serait ni plus ni moins que le passage au RIFSEEP. Cette commande vient des cabinets des ministres. Le chantage annoncé depuis plusieurs semaines pouvait donc démarrer.
Dès le premier tour de table, nous rappelons notre opposition au passage au RIFSEEP, nous dénonçons le chantage « augmentation = RIFSEEP » et nous plaidons pour l’augmentation des indemnités de sujétion pour toutes et tous.
Il est important de préciser que cette première réunion était une présentation et pas le début des « concertations ». Disons-le tout de suite, nous n’avons pas été déçu.e.s. En effet, si certaines organisations syndicales ont parfois pu sembler être proches de céder au mirage qu’est le RIFSEEP et au chantage pour obtenir une revalorisation, les ébauches de projections de la mise en œuvre du RIFSEEP et notamment des grilles financières proposées par la DGRH ont permis de rappeler à toutes et tous ce qu’est le RIFSEEP : un dispositif injuste et inégalitaire. Comme l’a indiqué la DGRH, il ne s’agissait que d’une “présentation”, néanmoins, il faut mettre en évidence ce que porte en lui le RIFSEEP, et cela n’est pas anodin.
Effectivement dans notre tract du 14 novembre intitulé « Augmentation des salaires et des indemnités : OUI ! Le RIFSEEP ? C’est plus que jamais non ! », nous indiquions : « Il n’y a pas à douter, qu’en pratique, des missions dites prioritaires (comme « l’engagement » par le biais de l’abject SNU) pourraient engendrer des rémunérations différentes ».
Cela s’est confirmé à cette réunion dans la “simple présentation” (comme a semblé vouloir s’en convaincre l’administration), des groupes RIFSEEP différents en fonction des missions menées par les PTP : on y découvre qu’être un.e chef.fe de projet SNU ou un.e DDVA serait plus rémunérateur qu’être « simple » conseiller.e ou formateur.trice. Tout le RIFSEEP est là. A savoir, créer des divisions entre les agents à l’aide de différence de rémunération !
En ce qui concerne la projection de 2023, l’administration indique une hypothétique augmentation d’environ 1000 euros sur l’année pour l’ensemble des PTP, ce qui correspond au final au montant de la prime de sujétion à 120%. Si on grossit le trait, cela veut dire que cette rémunération ne touchera pas l’ensemble des agent.e.s ou en tout cas pas de manière identique. Surtout dès 2023, un deuxième volet de 1000 euros serait prévu mais il ne concernerait pas l’ensemble des agents, loin de là même, car cette somme serait versée au niveau académique sur des critères académiques (donc différents dans chaque académie). Cette proposition va à l’encontre des syndicats prêts « à discuter du RIFSEEP » sur un cadrage national.
Le constat est simple. Le RIFSEEP s’inscrit dans le cadre général d’une destruction progressive des services publics, des rémunérations et du statut de fonctionnaire. Le RIFSEEP est générateur de très fortes perturbations dans les administrations où il est déjà à l’œuvre, il participe au clientélisme, à la dislocation des dynamiques collectives et à la destruction des collectifs de travail!
Notre appel est simple. Nous invitons l’ensemble des organisations syndicales à s’opposer fermement au RIFSEEP et à faire en sorte que ce groupe de travail débatte exclusivement de l’augmentation de l’indemnité de sujétion de tous et toutes les PTP, pour que l’ensemble des agent.e.s soient concerné.e.s équitablement !
Augmentation des salaires et des indemnités : OUI !
Le RIFSEEP ? C’est plus que jamais non !