Il y a quelques jours, un document relatif au SNU a été déposé sur OSMOSE puis immédiatement retiré par l’Administration. Dommage pour cette dernière, le document a été téléchargé par plusieurs collègues. Ce document est intitulé « Foire aux questions Post annonce SNU obligatoire » et a été publié avant les annonces à venir de Macron sur le SNU. Cocasse.
Qui gagnera à notre grande loterie du SNU obligatoire ?
En effet, dans ce document il est indiqué la chose suivante : « Le Service National Universel deviendra progressivement obligatoire pour l’ensemble des jeunes Français. Une expérimentation de cette obligation sera lancée à la rentrée scolaire 2023/2024 dans 6 départements qui seront déterminés par décret ». Dès lors, nous nous demandons comment les six territoires vont être désignés, à l’aide de quels critères, mais aussi comment les services et les collègues vont être accompagné.e.s pour ne pas être vampirisé.e.s au seul profit de l’abject SNU ?
L’Engagement qu’il disait !
Dans ce document, nous découvrons que les fameuses MIG (missions d’intérêt général) disparaissent. Ces dernières étaient pourtant représentées comme l’alpha et l’oméga de l’Engagement soi-disant prôné par le SNU. Le discours gouvernemental fait de coup de com’ s’effrite sur les objectifs réels du SNU. Il apparaît dans le document que « Il se compose d’un séjour de cohésion obligatoire de 12 jours qui s’effectue en dehors de et d’une période d’engagement facultative qui peut prendre la forme d’un service civique ou bien d’un engagement dans les réserves ».
Une construction juridiquement plus que douteuse
Le document indique que le séjour de cohésion du SNU se déroulera « pendant le temps scolaire ». Cela signifie donc que les jeunes vont s’absenter pendant l’année pour se rendre dans les séjours SNU, nous nous demandons comment l’organisation scolaire va être menée et les cours rattrapés ? Pour le moment, ce qui nous questionne c’est que les séjours 2023 vont se dérouler pendant les temps de repos scolaires et nous avons une certaine curiosité à voir ce passage sur le temps scolaire. Ce qui est certain, c’est que nous doutons très fortement que le décret puisse obliger les parents –des six départements visés où le SNU sera obligatoire- à laisser leurs enfants mineur.e.s aller en séjour de cohésion sans avoir le pouvoir de refuser.
Une prise en compte pédagogique a-t-elle eu lieu ?
Sans grande surprise, la réponse est non. Tout d’abord, les trois objectifs restent inchangés à savoir : “renforcer la résilience de la nation”, “développer la cohésion sociale” et “promouvoir une culture de l’engagement”. Surtout le rythme prévu pendant les séjours est encore une fois très éloigné des besoins des jeunes tant il est soutenu. En effet, il est formalisé par écrit qu’une « journée type débute à 6h30 » et qu’elle « s’achève à 22h30 », il ne faudra donc pas s’étonner si de nouveaux de multiples malaises ou hospitalisations venaient à se produire pendant le déroulé des séjours. On note aussi aucune évolution du Code l’Action Sociale et des Familles en ce qui concerne la qualification des encadrant.e.s, posant de grandes questions quant à la sécurité physique, morale et affective des jeunes.
Ce que l’on peut reconnaître à ce gouvernement c’est son obstination pour de la communication politique détachée de tout bon sens. La co-tutelle désormais officielle avec la Grande Muette ne fait que renforcer l’idée que le Service National Universel est un Service Militaire qui ne dit pas son nom et qu’il vise à mettre au pas la Jeunesse notamment à l’aide du « rituel républicain » (levée du drapeau, marseillaise, etc) et des « journées consacrées à la défense et à la mémoire, à la sécurité intérieure ».
Solidaires Jeunesse et Sports exige :
– L’arrêt immédiat du SNU et le transfert des budgets aux différentes politiques de soutien à la vie associative et à l’éducation populaire ; par exemple, donner plus de moyens à l’animation, notamment aux colos en faisant un vrai plan de sauvetage des centres de vacances et en permettant aux enfants de toutes classes sociales de partir en vacances ensemble, car là il s’agit véritablement d’agir pour la “cohésion sociale”
– Qu’une réflexion soit entreprise par le gouvernement pour recréer un Service Public Jeunesse et Sports au service de l’intérêt général et mener des politiques publiques coopératives.