Solidaires JS exclu de l’intersyndicale JS par l’UNSA Education
18 avril 2024
L’attaque surprise
Tandis que notre secteur vit une période de maltraitance généralisée et qu’une réforme insensée de la filière professionnelle JEPS est à l’oeuvre (à retrouver en ligne ici et là), différents syndicats de l’UNSA Education (SEJS, SEP et SNAPS) ont décidé d’apposer leurs diverses signatures dans une intersyndicale JS uniquement si Solidaires Jeunesse et Sports n’y prenait pas part. Une exclusion pure et simple de l’intersyndicale, cosignée par les “têtes” de la CFDT, FSU et CGT. Au moins, cela a le mérite de la clarté.
Les faits
Depuis le 4 avril, à l’initiative de la FSU, une lettre intersyndicale était en préparation pour dénoncer la réforme de la filière JEPS qui passait le 10 avril devant la CPC. Alors que nous avions soutenu cette initiative absolument nécessaire dans la période et proposé quelques amendements, nous avons appris le 8 avril qu’un courrier allait être envoyé à la Ministre, sans Solidaires JS, puisque l’UNSA Education le refusait. Pour quelle raison ?
Simplement parce que l’UNSA Éducation nous a dit qu’elle n’avait pas supporté notre communiqué datant du 29 janvier 2024 intitulé « AOC sèche le CSA ministériel pour un 5 à 7 avec l’UNSA ! » où nous dénoncions la rencontre bilatérale le 26 janvier (jour d’un CSA auquel la Ministre n’a pas daigné assister alors qu’elle y était annoncée) entre une Ministre en totale perdition à l’EN, et l’UNSA qui assume de servir de caution au dialogue social. Alors que la Ministre n’affiche que mépris aux organisations syndicales, le positionnement de l’UNSA est tout simplement de faire le service “après-vente”. Etrange.
Des divergences de fond
Mais le mal est profond. Quand nous rencontrons les collègues en service, dans toutes les régions, nous constatons que le service public JS est à l’agonie, fragilisé par de nombreuses contre-réformes ou dispositifs aux noms barbares (RGPP, RéATE, MAPE, ANS) qui ont fait baisser les effectifs d’environ 40%, désorganisé le secteur JS ou engendré le SNU…Face à cela, l’UNSA poursuit une stratégie de dialogue inefficace qui consiste, mois après mois, et maintenant année après année (puisque le transfert a déjà plus de 3 ans), à discuter en CSA Ministériel JS et groupes de travail interminables, avec une administration rigide et sourde. Ainsi, en cautionnant l’absence des Ministres et de leur cabinet ministériel, l’UNSA cautionne des reculs majeurs sur les effectifs, de budgets, de métiers, de missions, de conditions de travail.
Pour justifier le transfert à l’Education nationale, la pire machine administrative qui soit, l’UNSA communique en disant : “on est le 1er syndicat, on a participé à la création du grand pôle éducatif”. “Il fallait accepter le transfert pour sauver JS”. “Il faut négocier avec ce ministère pour obtenir des avancées”.
Mais de quelles avancées parlons-nous ?
– Des conditions de travail désastreuses ?
– Du saucissonnage du ministère avec la création de l’ANS, du SCN Montagne et maintenant de la casse des diplômes JS ?
– De l’obtention de quelques dizaines de postes alors qu’il en manque 3000 à minima pour revenir aux effectifs de 2010 ?
– Des métiers qui sont progressivement détricotés, de la création du SNU qui détruit JS?
– De la création du RIFSEEP qui met les agents en concurrence et crée des inégalités alors que le budget de l’augmentation indemnitaire était déjà voté ?
Notre vision du syndicalisme
Ce qui compte et qui doit être réaffirmé ici c’est que nos organisations syndicales, dans leur diversité, doivent agir en complémentarité, dans l’intérêt du service public JS. Une action efficace doit permettre de s’opposer clairement aux intentions destructrices du gouvernement actuel. Et l’action syndicale ne doit pas se faire au détriment des autres. C’est pourquoi, nous refusons de nous taire et de cautionner les pratiques qui ne font que défendre des petits pré-carrés.
Dans la période, l’urgence est de combattre le calendrier insensé de la réforme des diplômes JEPS. C’est pourquoi ces derniers jours, nous avons contacté le cabinet de la Ministre, les député.es de la commission des affaires culturelles et de l’éducation (cf. questions à l’assemblée à l’attention de la ministre), des membres de la CPNEF et des membres de la CPC pour expliquer la nécessité de surseoir au calendrier de la réforme.
Puis, il conviendra de se pencher rapidement sur la destruction à petit feu du service public JS et de savoir contre-attaquer, car ce qui compte, ce n’est pas la photo avec la ministre ou la bise lors du seul CSA à laquelle elle assistera. Ce qui compte, ce n’est pas de négocier pour négocier ou de récupérer les miettes du chien (à qui on devrait plutôt couper la laisse), mais plutôt de se battre courageusement et collectivement pour récupérer le gâteau et le distribuer équitablement ! Ce qui compte, c’est d’arrêter les discussions qui durent des heures et n’aboutissent à rien ! Ce qui compte réellement c’est de se battre pour défendre l’identité de notre secteur !
C’est dans ces perspectives que Solidaires JS existe et oeuvre chaque jour depuis 5 ans et accompagne les collègues qui le souhaitent dans l’ensemble des services JS. C’est dans ces perspectives que nous croyons au renouveau du syndicalisme, un syndicalisme de luttes et d’actions, au plus près du terrain pour être au contact des collègues !
C’est dans ces perspectives que Solidaires JS porte un mandat fort, contre la réforme de l’OTE d’abord, puis du RIFSEEP, car l’une comme l’autre signent une dégradation de nos conditions et collectifs de travail durablement et nous éloignent des valeurs défendues et portées à JS, alors que d’autres solutions étaient possibles et le sont toujours.
C’est dans ces perspectives que Solidaires JS propose pour le secteur JS des propositions enthousiasmantes de reconstruction : “JS DEMAIN, QUEL AVENIR POUR LE SERVICE PUBLIC “Jeunesse, Education Populaire et Sports” (JEPS) ?”
Comme partout, il faut se serrer les coudes, faire preuve de solidarité et plus que jamais se syndiquer pour pouvoir engranger des victoires nécessaires pour l’ensemble des collègues !
CHACUN SON RÊVE, CHACUN SON DESTIN ?