CSA JS du 28 mai 2025 : 4h de réunion pour du surplace ou des reculs
Si notre déclaration liminaire a fait quelque peu réagir l’Administration demandant des explications comme sur notre critique de la gestion de la réforme des diplômes JEPS, le CSA JS a été dans la droite ligne des précédents, à savoir monotone. Il faut dire que malgré les nombreuses critiques émises par les organisations syndicales, les choix finaux laissent perplexes pour réussir à inverser le délitement dans lequel se trouve « Jeunesse et Sports ». Ca ne surprendra plus aucun.e collègue mais c’est toujours mieux de le rappeler : la Ministre était une nouvelle fois absente, tout comme l’ensemble de son cabinet.
« Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer », André Gide
A l’ordre du jour de ce CSA JS, deux sujets principaux, à savoir émettre des avis sur le schéma directeur de la politique de formation continue des personnels de l’éducation nationale et sur le projet de décret relatif à la création de l’Institut National du Nautisme (anciennement Ecole Nationale de Voile et des Sports Nautiques).
Sur le premier point, l’Administration était fière de nous indiquer qu’elle avait tenu compte –pour une très légère partie- des échanges d’un précédent GT sur le sujet. En effet, elle se félicite de nous présenter un document qui indique clairement un axe de formation continue spécifique à Jeunesse et Sports. Une révolution. Non, on déconne ! Juste une absence de nouvelle perte puisque cet axe apparaissait dans le précédent schéma directeur….
En effet, un « axe » JS c’est bien mais si dans le même temps les collègues ne peuvent pas se rendre en formation ou ne sont jamais remboursé.es alors cela ne sert à rien, ou à presque rien. Surtout l’existence d’un axe ne détermine pas les formations qui se trouveront à l’intérieur et notamment leurs visées pédagogiques pour renforcer nos pratiques professionnelles.
Enfin, l’Administration a botté en touche sur une de nos questions qui visait à savoir si comme la rumeur l’indique, la Formation Professionnelle Statutaire (FPS) passerait en très grande partie en distanciel l’an prochain pour permettre une diminution significative des coûts et accompagner les baisses de budget, une nouvelle fois au détriment de la formation des nouveaux.elles collègues et de leur acculturation à notre secteur, son histoire et ses politiques publiques. Depuis quelques années, la principale pertinence de la FPS est la possibilité de faire réseau, l’accroissement d’une formation en FOAD viendrait détruire cet apport important. Affligeant. Toutes les organisations syndicales ont fait le choix de s’abstenir sauf notre organisation syndicale qui a fait le choix de voter contre pour assumer les critiques émises. Pour rappel et de manière un peu schématique, un texte où les votes « contre » ne sont pas majoritaires est alors considéré comme approuvé…
» Ce qui nous manque, c’est une perception partagée de la situation « , Comité Invisible
Concernant le second point de l’ordre du jour -la création de l’Institut National du Nautisme, il a lui aussi été animé par de nombreuses interrogations, doutes et critiques. De notre côté, nous estimons que la présentation de ce texte est précipitée tant les incertitudes toujours présentes après les présentations de l’Administration en séance sont nombreuses et ne permettent pas à ce stade d’avoir une idée précise du devenir de l’ENVSN en changeant d’organisation administrative.
Tout d’abord, nous ne pouvons que regretter que le fait de devoir se « réinventer » pour une Ecole Nationale signifie valoriser la logique capitaliste et une transformation profonde des missions des agents. Aussi, les conditions du changement sont, à l’heure du CSA, très inquiétantes.
En effet, sur 21 membres en Conseil d’Administration seulement 3 seront des représentant.es des collègues, cela est trop peu surtout quand on connaît les nombreuses problématiques notamment RH cumulées dans cet établissement ces dernières années. De surcroît, il est annoncé le recrutement de 6 ETP sur 3 ans (2 par an) pour accompagner à la transformation des missions. Néanmoins, comme nous nous en doutions, il n’y a absolument aucune garantie que ces postes voient le jour, encore plus dans la perspective d’un budget de l’Etat 2026 qui va être un véritable massacre pour les services publics. Surtout, cette promesse de postes hypothétiques n’est pas à la hauteur de la vingtaine de postes supprimés ces dernières années.
Face à la situation, nous avons le choix de voter contre ce texte, tout comme la CFDT. A l’inverse, CGT, FSU et UNSA se sont abstenues. Le texte est donc approuvé. Fin de 4h de réunion.
« Ici, on vous balance dans le vide, on vous cogne sur des angles, on vous ligote, on vous jette, on vous donne à une boîte, et on ferme les portes. Ensuite, on vous apprend à être un tronçon souriant, dans un désert de chaux. » Brigitte Fontaine
Dans la vie, il n’y a pas que le CSA, il y a aussi ses innombrables GT et nous souhaitions revenir brièvement sur l’un d’entre eux. En effet, nous vous avons informé ces dernières semaines d’un groupe de travail (GT) autour d’un « VADEMECUM RH Jeunesse et Sports ». Si, pour le moment, l’Administration a reculé sur sa prose provocatrice notamment sur la notion d’autorité hiérarchique, rien n’est acquis à moyen terme sur le sujet. Absolument rien.
Il faut donc maintenir une vigilance collective pour que nos droits et nos statuts soient respectés en toute circonstance, car si une chose est certaine c’est la volonté de l’Education Nationale à faire rentrer Jeunesse et Sports dans son carcan et à compresser notre organisation du travail.
Si vous voulez de plus amples informations sur le CSA JS, les différents GT ou autres, n’hésitez pas à nous solliciter.