La ministre Ferrari fait-elle la course à la casse de Jeunesse et Sports ?
Notre syndicat tire la sonnette d’alarme car le Service Public Jeunesse et Sports dans son entièreté (SDJES, DRAJES, CREPS, INSEP et les Ecoles Nationales) est en Danger Grave et Imminent. En effet, ces dernières semaines, de très mauvaises informations circulent de manière accélérée. Nous en identifions au minimum cinq.
La première c’est le rapport IGESR de janvier 2025 (et dévoilé par notre syndicat) « relatif à l’évaluation de l’adéquation entre les missions des services déconcentrés jeunesse, engagement et sport et les compétences des personnels exerçant dans ces services ». La volonté de ce rapport démontre dans ses diverses préconisations, l’enterrement des services Jeunesse et Sports pourtant au plus proche des territoires, des usager.es et du secteur associatif dans son ensemble. Dans les préconisations, il est énoncé l’intention de supprimer les corps spécifiques -catégorie A- de Jeunesse et Sports, à savoir les Conseiller.es d’Education Populaire et de Jeunesse (CEPJ), les Professeur.es de Sports du Ministère des Sports (PS) mais aussi les Conseiller.es Techniques et Pédagogiques Supérieurs (CTPS). Une volonté de transformer les corps de Personnels Techniques et Pédagogiques de Jeunesse et Sports (CAS, CEPJ, CTPS et CTS) en corps de police administrative est flagrante.
La deuxième c’est l’actuelle mission d’Inspection Générale-IGESR « relative à l’évaluation de la situation des services départementaux à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (SDJES) en vue de leur transformation ». L’administration ne fait plus semblant et annonce son intention de transformer les services Jeunesse et Sports ! Cette mission mandatée par Bayrou n’a toujours pas rencontré notre syndicat pourtant représentatif et élu au CSA ministériel « Jeunesse et Sports ».
La troisième, c’est la circulaire Lecornu en date du 28 octobre 2025 qui vise à un « nouvel acte de décentralisation et de déconcentration » notamment en identifiant « les mesures à prendre pour renforcer la déconcentration, l’administration territoriale de l’État et le rôle du préfet dans la coordination des services de l’État dans le département ». Derrière cette circulaire, les risques d’implosion du secteur JS sont manifestes (découpage du secteur en plusieurs morceaux, transformation-rigidification des missions…).
La quatrième est le « Budget 2026 » qui prévoit des moyens alloués à la Jeunesse, aux Sports et à la Vie Associative en baisse de 17 % ! 17 % ! Si on regarde dans le détail, c’est 26% de baisse pour la partie Jeunesse et Vie Associative et près de 6,5% pour la partie dédiée aux Sports. C’est une véritable crise sociale que va subir le secteur associatif, ses salarié-es et ses bénéficiaires.
Le cinquième est la multiplication de groupes de travail par l’Administration avec les organisations syndicales pour traiter, en urgence, de sujets hautement inflammables comme une nouvelle organisation hiérarchique pour modifier les conditions d’exercice des agents Jeunesse et Sports ou la modification des missions prévues pour les Personnels Techniques et Pédagogiques de Jeunesse et Sports (CAS, CEPJ, CTPS et CTS). On ne peut pas imaginer que l’Administration engage une telle provocation sans l’accord deMarina Ferrari, Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.
Face à cette situation, notre syndicat pose trois urgences :
- Demande d’une audience en urgence à Madame la Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative pour avoir une explication de texte.
- Dans l’attente de cette audience, nous réclamons la suspension des groupes de travail visant les sujets remettant en cause le fonctionnement et l’existence des différents services Jeunesse et Sports.
- L’organisation d’une audition des organisations syndicales par la mission d’Inspection Générale-IGESR « relative à l’évaluation de la situation des services départementaux à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (SDJES) en vue de leur transformation ».
Par ailleurs, nous avons sollicité ce jeudi 30 octobre 2025, plusieurs député-es membres de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée Nationale.
Enfin, nous invitons la Ministre Ferrari à étudier notre réflexion sur l’avenir pour le service public « Jeunesse, éducation Populaire et Sports » (JEPS) contenu dans notre programme intitulé « JS DEMAIN ».

