Janvier 2021 – Janvier 2022 : nous venons de passer le cap symbolique du premier anniversaire de l’intégration de Jeunesse et Sports au sein de l’Education Nationale. Une première année très difficile. Un anniversaire pour passer à l’action ?
Comme nous l’imaginions et l’annoncions, cette intégration (ou cette absorption) n’est pas sans conséquence sur notre secteur professionnel et sur la situation des collègues en service. En effet, l’intégration au nouveau Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports (MENJS) a été douloureuse tant au niveau national, que dans les services déconcentrés. Au niveau national, nous constatons une prise en main rude des services de l’Education Nationale sur des politiques publiques historiques de JS (notamment à travers le déploiement de baccalauréats professionnels dans les champs de l’Animation et du Sport). Dans le même temps, l’Agence Nationale du Sport (ANS) bien que rejetée par tout le monde continue de détruire le service public du sport.
Dans les services (SDJES et DRAJES), nous constatons là aussi, que les difficultés sont multiples, elles sont parfois d’ordre organisationnel (déménagements, numériques), mais aussi politiques avec des DASEN et des Recteurs.trices peu enclins à faire vivre le réseau JS et à vouloir le comprendre. Ce qui explique que dans plusieurs départements cet été, les casiers judiciaires dans le cadre de la réglementation des ACM n’ont pas été distribués aux SDJES, que parfois les locaux sont fermés pendant les vacances scolaires au motif qu’ils «ne vont pas payer des agents de sécurité pour un si petit service ». Enfin, nous constatons même une maltraitance des responsables de services qui a comme conséquence une très forte maltraitance des collègues. Peut-être le fameux « ruissellement » évoqué par le Président de la République ? En effet, ne tenant plus la pression, il y a de nombreuses situations d’acharnement sur les collègues et l’ajout de deux nouveaux séjours de cohésion « SNU » renforcent ces situations désastreuses. De plus, cette réforme OTE a fortement complexifié le schéma de prise de décision car les préfectures ont toujours la main sur de nombreuses missions ce qui perturbe grandement leur mise en œuvre et l’accompagnement des partenaires. La complexification est aussi visible pour les DRAJES dépendant de plusieurs académies où il y a une immense cacophonie !
Cette année a aussi été une année de découverte, et notamment celle du monologue social. En effet, le MENJS multiplie les relations en collectif ou en bilatérale avec les organisations syndicales (OS), avec parfois jusqu’à 6 réunions par semaine, pour ne jamais tenir compte (ou alors très peu) des avis des OS. Nous sommes dans un « faire semblant » remarquable. Assurément, il s’agit d’une stratégie d’épuisement des OS.
Par ailleurs, depuis septembre 2021, nous observons une rupture d’égalité de traitement entre les agents et notamment sur la gestion des congés, cette rupture est souvent favorable aux collègues notons-le. En effet, certains DASEN et Recteurs.trices ont décidé d’accorder de droit le pont de novembre, d’autres ont décidé d’accorder l’ensemble des jours de fractionnement, d’autres encore ont décidé d’aligner les collègues JS sur les congés de l’EN bien plus avantageux (parfois jusqu’à 8 jours de plus par an). Parfois, cela est le cas dans une seule DASEN (et donc SDJES) dans une région.
Janvier 2022 – Janvier 2023 : un an pour tout changer, tel doit être l’objectif commun!
Nous connaissons maintenant toutes et tous ces constats faits précédemment mais il convient désormais de fixer un cap pour l’année qui arrive. Vous le savez, nous n’étions pas favorables à intégrer l’Education Nationale et nous pensons qu’il convient, plus que jamais, de porter collectivement et d’affirmer la nécessité de disposer d’un ministère de la Jeunesse et des Sports plein et entier. Nous pensons que les directions Métiers (DJEPVA et DS) doivent s’affirmer et retrouver une plus grande autonomie, il en va de la survie de nos métiers, des missions portées et de notre secteur dans son ensemble !
Pour l’année à venir, retissons des liens et renforçons la solidarité notamment face aux directions maltraitantes. Nous rappelons que nous sommes et serons toujours à vos côtés dans les situations difficiles. Nous pensons que les collectifs de travail et donc les collègues réuni.es sont des îlots de résistance pour relancer nos missions et nos métiers. Nous devons faire corps.
Pour cette année 2022, vous pouvez aussi compter sur nous dans les fameuses, et parfois fumeuses, instances de dialogue social. Sur ces dernières, nous constatons que si dans certains territoires, il est possible de faire avancer des sujets, cela reste globalement très compliqué.
En 2022, voici notre fil conducteur : un Ministère JS plein et entier, des recrutements massifs, une DRH indépendante, des missions au service de l’intérêt général, des métiers de terrain et les collègues sur le terrain ! Cela passera nécessairement par l’organisation collective. Alors, pour fêter la première année OTE, syndiquons-nous massivement !
Pour 2022, faisons preuve de résistance collective, soutenons-nous, ne lâchons pas !
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