POUR SOLIDAIRES, LE SNU C’EST ENCORE NON !
La fédération SUD éducation et le syndicat national Solidaires Jeunesse et Sports, membres de l’Union syndicale Solidaires, ont été reçues, mardi 23 mai, par les responsables des cabinets du ministre de l’Education nationale et de la jeunesse et de la secrétaire d’Etat à la jeunesse et au service national universel.
Les évolutions du SNU portées par le gouvernement sont bien la généralisation dite progressive de celui-ci, avec une introduction sur le temps scolaire dans le cadre de “projets pédagogiques” sous forme de séjours de 12 jours avec un encadrement partagé entre des personnels de l’Éducation nationale, de l’Éducation populaire et des anciens militaires.
Le ministère parle d’une vague de consultation à l’œuvre depuis plusieurs mois, mais celle-ci porte bien mal son nom, puisque l’Union syndicale Solidaires avait déjà affiché son opposition à la généralisation du SNU auprès de la secrétaire d’Etat, Sarah El Haïry, lors d’une réunion, le 13 mars dernier. Rappelons aussi qu’une majorité des mouvements de jeunesse et des jeunes y sont opposés.
Mais puisque ce gouvernement s’entête dans un projet politique répressif et anti-démocratique, la fédération SUD éducation et Solidaires Jeunesse et Sports ont fermement rappelé le positionnement de l’Union Syndicale Solidaires et de ses organisations en tant que membres du collectif “Non au SNU” et ont de nouveau exigé l’abrogation totale du SNU, en ré-exposant les profondes inquiétudes, résistances et refus, face à une montée en puissance de ce dispositif de soumission et militarisation de la jeunesse.
Il est très inquiétant que ce gouvernement s’entête à faire monter d’un cran le SNU, alors que le dispositif actuel révèle déjà de très nombreuses irrégularités avérées, dans plusieurs départements, notamment au sujet de la sécurité des jeunes mineur∙es.
Nous avons listé les derniers dysfonctionnements et mis en garde sur la dangerosité d’un dispositif comme le SNU dans un contexte politique de montée de l’extrême droite. Parallèlement, nous avons pointé le coût exorbitant du SNU, du point vue humain et matériel, et dans le même temps, la baisse des budgets en faveur des politiques de jeunesse, vie associative et d’éducation populaire.
Nous avons dénoncé la gravité du contenu du règlement intérieur du SNU : ainsi, entre autres absurdités d’un autre temps, il est question de “punitions” dans l’article 6. Notre
alerte est restée sans réponse réelle des deux cabinets ministériel ; pire, ils ont fait mine de méconnaître le contenu de leur texte. Nous pouvons parier que ce règlement intérieur va subir une lobotomie dans les prochains jours, comme le compte Tiktok “balance ton snu” qui aurait disparu soudainement alors que sa propriétaire commençait à recevoir beaucoup de témoignages de plaintes de jeunes à l’encontre du dispositif.
De plus, les demandes de remontées en off de plusieurs préfet∙es sur les adaptations mises en place durant les séjours pendant le ramadan 2023 sont préoccupantes. Nous avons évoqué le lien avec le non-respect des règles concernant les absences pour fêtes religieuses, démontré lors de la demande de remontée des élèves absent∙es le jour de l’Aïd par les services de renseignements, a été rappelé et dénoncé par nos organisations syndicales.
Le succès des casserolades, rassemblements et autres manifestations lors des passages de la caravane SNU dans plusieurs villes de France, et l’échec cuisant de cette tournée de propagande gouvernementale autoritaire et militariste, eu égard aux moyens considérables investis par l’Etat, semblent fortement déplaire au gouvernement. Nous y voyons un encouragement pour continuer à
casseroler,
manifester,
agir,
désobéir,
collectivement et le plus massivement possible, partout où le SNU et ses défenseur∙euses zélé∙es voudront continuer à passer !
Ministre et secrétaire d’Etat présenteront leur “nouveau SNU” à la mi-juin.
D’ici là et tant qu’il le faudra, jusqu’à l’abrogation du SNU, nous invitons toutes et tous à continuer à se battre contre ce dispositif dangereux d’embrigadement de la jeunesse et à rejoindre les comités locaux du collectif “Non au SNU”.
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