A UN AN DES JEUX, L’INQUIÉTUDE GRANDIT AU SEIN DE LA DTN DE LA FÉDÉRATION DE CANOË-KAYAK !
Alors que le colloque des CTS était attendu depuis longtemps pour recréer des espaces d’échanges entre collègues, celui qui vient de se terminer n’a pas répondu aux attentes de bon nombre des collègues et l’ambiance générale est inquiétante. Comment la Direction Technique Nationale de la FFCK s’est-elle retrouvée dans cette situation ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Comment repartir sur de bonnes bases ?
Une inspection générale tenue secrète
Difficile de travailler dans la confiance quand des informations importantes ne sont pas transmises aux principales personnes concernées (CTS et personnel fédéral).
En effet, “des signaux d’alerte en matière de risques psycho-sociaux (RPS) ont été identifiés par la mission” d’inspection générale au mois de novembre 2022. Comment se fait-il que le rapport de l’inspection générale n’ait pas été publié? Les personnels, CTS et salariés, peut-être même les clubs et comités aimeraient connaître l’analyse faite par les inspecteurs généraux du fonctionnement de la FFCK. Au regard de ce rapport et des alertes données par le syndicat Solidaires JS, quelles ont été les actions menées? Et quelles sont les actions prévues?
Une ambiance de travail dégradée
Dès le mois d’avril 2022, nous avions alerté le DTN d’une situation des CTS bien dégradée : il ressortait un sentiment de malaise, d’isolement des CTS, de graves problèmes de communication, d’un mode d’encadrement dépourvu d’écoute et de bienveillance, d’une ambiance de travail délétère avec des attaques vis-à-vis du “cadre général” du métier de CTS. Peu après, l’ensemble des représentants du personnel annonçait à la direction de la FFCK leur souhait de démissionner du Comité Social et Economique (CSE).
Pour régler l’ensemble de ces dysfonctionnements et des atteintes à la santé des personnels fédéraux et des CTS, depuis plusieurs mois, la méthode semble être celle de la politique de l’autruche. Si cela semble confortable aux dirigeants de ne pas voir les problèmes, cela ne résout malheureusement rien.
Aujourd’hui encore, un grand nombre de CTS et salariés se sentent malmenés. Des missions sont stoppées brutalement, parfois sans arguments et sans aucune remédiation ce qui provoque de l’incompréhension, de la colère et un profond mal-être. La DTN est fragilisée par ces pratiques. Est-ce lié au besoin de « rendre » des postes au ministère de manière précipitée ? Est-ce la pression des JOP qui génère ce stress et crée ce climat lourd ?
Beaucoup de CTS et salariés témoignent d’une peur de représailles de la part de la direction s’ils parlent de leurs conditions de travail. La parole n’est pas libérée. Que sont devenus les principes énoncées au départ : la “co-construction” et la “bienveillance” ? Pourquoi ne pas écouter les responsables des disciplines olympiques et les responsables des autres secteurs de la fédération quand ils demandent du renfort dans l’encadrement ? Qu’est-ce qui justifie que l’on préfère “pousser dehors” des cadres plutôt que de les accompagner sur des secteurs qui correspondent à leurs compétences et où il y a des besoins clairement identifiés ? D’autant plus, lorsqu’il s’agit des secteurs clés du projet fédéral ?
JOP 2024, du rêve au cauchemar
Ce qui devrait être une fête vire au cauchemar. La direction prône l’implication totale dans la réussite de “Nos Jeux” (au sens de l’héritage des JOP pour la FFCK) en demandant toujours plus aux salariés et CTS. Pourquoi ne pas motiver les troupes plutôt que les mettre sous pression d’une absolue nécessité de réussite au détriment de l’équilibre personnel et professionnel ? Faut-il que tout un système fédéral s’arrête pour réussir “Nos Jeux” ?
A un an des JOP, la direction met la pression en annonçant qu’il n’y aura pas de possibilité de poser de congés sur des périodes de plusieurs semaines pendant l’été, sans même expliquer les tâches qui seront à réaliser. Face aux questions des personnels sur des possibilités d’aménagements de cette règle (pour raisons familiales notamment), la réponse est négative, ferme et définitive. Pourquoi créer un tel sentiment d’insécurité sur des personnels, CTS et salariés, qui ont déjà exprimé clairement leurs difficultés à assumer une charge de travail en constante augmentation ? Pourquoi créer un tel climat de défiance ? Pourquoi l’envie, l’enthousiasme et l’engouement doivent-ils être décrétés de force ? Est-ce que des postures fermes et autoritaires sont nécessaires ou est-il encore possible d’échanger et d’avancer ensemble ?
Le besoin de fédérer
Dans ce contexte de fatigue générale, de turn-over des salariés, de fuite des CTS et de CTS poussés dehors…alors qu’il y a besoin de forces vives, il est central de recréer de la confiance, de permettre aux CTS et salariés de s’exprimer librement sans risquer de représailles et de créer les conditions d’une “co-construction” qui était promise voilà 6 ans.
Il devient urgent de reprendre de sincères discussions et de créer un climat de confiance pour que tous les personnels retrouvent la motivation et la sérénité nécessaires au bon fonctionnement de la FFCK.
Nos demandes :
- Accompagner et soutenir tous les CTS en difficulté (plutôt que les “pousser dehors”),
- Transmettre le rapport d’Inspection Générale pour permettre à l’ensemble des acteurs d’avoir connaissance de l’analyse et des recommandations,
- Modifier les pratiques d’encadrement pour associer l’ensemble des personnels et des CTS : les écouter et les impliquer dans les choix importants. Cela nécessite de baisser la pression, libérer la parole, co-construire réellement,
- Discuter sereinement des conditions de prises de congés entre juin et septembre 2024 et clarifier le rôle de chacun durant cette période afin de justifier les règles de fonctionnement,
- Retrouver un contexte de travail serein pour susciter l’envie et cultiver la motivation (plutôt que baguette et chantage),
- Repositionner la DTN dans la fédération (la FFCK est-elle le laboratoire d’un détachement des CTS et d’une mainmise sur leurs missions, par les élus ?).