DÉCLARATION SUD EDUCATION & SOLIDAIRES JEUNESSE ET SPORTS : “CONSULTATIONS SOCIALES SUR LE SNU”, AVEC M. PAP NDIAYE, MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE ET DE LA JEUNESSE ET MME SARAH EL HAIRY, SECRÉTAIRE D’ÉTAT CHARGÉE DE LA JEUNESSE ET DU SNU
Le Service national Universel est un projet politique dangereux, contre lequel nos deux organisations syndicales – Sud Education et Solidaires Jeunesse et Sports – sont catégoriquement opposées. Il en est de même pour l’Union syndicale Solidaires, membre du collectif “Non au SNU” depuis sa création.
Nous avons eu l’occasion d’expliquer et développer nos critiques, nos alertes et notre refus du SNU à de nombreuses reprises. Cela a été fait notamment au Ministère ici même, pas plus tard que :
- Le 13 mars 2023, lors d’une rencontre entre l’Union syndicale Solidaires et Mme la Secrétaire d’Etat
- Le 23 mai 2023, lors d’une rencontre entre nos deux organisations syndicales – Sud Education et Solidaires Jeunesse et Sports – et les cabinets de Mme la Secrétaire d’Etat et de M. le Ministre
Ce refus du SNU a été rejoint majoritairement par les premiers et premières concernées : c’est-à-dire les jeunes. Rappelons en effet, que les annonces de généralisation du dispositif ont entraîné une très forte mobilisation étudiante lors de ces derniers mois. Il faut dire aussi que le dispositif peine depuis 3 ans à toucher les jeunes et à remplir ses objectifs, malgré un budget communication énormissime dont la défunte et défectueuse caravane SNU a notamment fait partie.
Il faut citer également de nombreuses organisations syndicales, ainsi que des organisations de jeunesse et fédérations d’éducation populaire, qui malgré les chantages à la subvention exercés par l’état, continuent à être très critiques vis à vis du snu.
En résumé, les personnes favorables au SNU se comptent sur les doigts d’une main avec le gouvernement comme seul candidat réellement investi.
Mais encore une fois, ce gouvernement semble vouloir faire le choix autoritaire d’imposer un projet dont personne ne veut, dessinant un programme de société dangereux contraire à toutes formes de solidarités et d’épanouissement, en cultivant la mise au pas des individus et la militarisation de la jeunesse. Dans le contexte actuel de la montée de l’extrême droite, ce projet politique anti-démocratique et répressif est très inquiétant et vient renforcer l’autoritarisme montant de ce gouvernement.
Le projet de généralisation du SNU sur le temps scolaire est une aberration supplémentaire.
En plus du projet politique critiquable, il faut rappeler que le SNU est un immense échec, que personne ne pourra sauver, pas même l’école. Et plus qu’un échec, le SNU actuel présente et expose de nombreux dysfonctionnements et dangers :
- Le SNU a un coût humain et financier considérable, qu’il est temps de redéployer vers nos services et politiques publiques, dont l’état actuel – à Jeunesse et Sports et dans l’Education Nationale notamment – exige des soutiens de taille, d’urgence.
- L’organisation actuelle du SNU met en danger les jeunes mineur.e.s accueilli.e.s. Les méthodes d’encadrements sont inadaptées et autoritaires. De même pour le personnel d’encadrement venant de l’armée ainsi que le manque de formation des équipes. De nombreux cas de maltraitances et de violences sont relevés à chaque séjour sans exception, dont : des agressions sexuelles et viols, des propos racistes et homophobes.
La culture du secret et de l’obéissance exercée par l’administration empêche la remontée d’information pour mettre fin aux pratiques de maltraitance. Cette communication du secret s’oppose directement aux luttes contre les violences (sexistes et sexuelles, racistes, homophobes, transphobes, validistes, …).
Aujourd’hui même, plusieurs séjours sont en cours. Vous n’êtes pas sans savoir que les dysfonctionnements déjà relevés sont exponentiels et catastrophiques : L’acheminement des jeunes vers leur centre a été le moment de nombreux problèmes ! Entre la cacophonie générale, la mise en danger de mineur.e.s, les sur-dépenses publiques et des équipes encadrantes au bord de l’explosion, la situation est extrêmement grave alors que les séjours viennent à peine de débuter.
Nous allons donc rappeler, tant qu’il le faudra, que nos organisations syndicales combattront le SNU, dans sa généralisation ou non, sur les temps scolaires et extra-scolaires.
Nos organisations syndicales – Sud Education et Solidaires Jeunesse et Sports – revendiquons donc l’abandon total du SNU et le redéploiement des moyens financiers et humains vers des politiques publiques Jeunesse, Education Populaire, vie Associative et Sports, et dans l’Education Nationale, réellement émancipatrices.