Communiqué intersyndicale JS IDF CGT/UNSA/SOLIDAIRES
Quatre mois après l’alerte intersyndicale du 2 juin 2022 sur les défaillances rencontrées par la mise en place de la DRAJES IDF, l’affaiblissement du service public rendu, les méthodes brutales d’encadrement et la souffrance engendrée pour les personnels, voilà que le Recteur Île-de-France lance une enquête administrative.
A l’étonnement général, nous avons découvert que le périmètre de l’enquête est restreint à une partie des personnels et des problématiques recensées : seule la DRAJES est investiguée ! La direction du SDJES peut ainsi continuer à diriger son service avec autorité et désorganisation, tranquillement. Pendant ce temps-là, les collègues de Paris attendent d’être écouté.e.s et considéré.e.s !
Qu’à cela ne tienne, les personnels du SDJES 75 et de la DRAJES Ile-de-France, réunis le 20 octobre dernier, ont décidé de divulguer en exclusivité les coulisses du service public jeunesse et sports parisiens et franciliens. Voici donc un reportage en accéléré du quotidien des personnels du SDJES 75 et de la DRAJES Ile-de-France :
– La charge de travail est en constante augmentation dans tous les services. En cette fin d’année, la plupart des agent.e.s se disent littéralement sous l’eau. La pause déjeuner devient pour certain.e exceptionnelle. Et les congés, au lieu d’être des moments d’épanouissement personnel, ne sont que de précieuses heures pour récupérer sur ses heures de sommeil, sa santé ou de la pression quotidienne dans l’environnement professionnel.
- Prenons l’exemple du pôle jeunesse de la DRAJES, dont la charge de travail est un problème central depuis plusieurs années. Plusieurs alertes ont d’ailleurs été émises pour souligner l’inadéquation entre les moyens et les missions en raison des sous-effectifs. Une alerte “Danger Grave et Imminent” (DGI) a même été déposée le 7 juin 2020, notamment sur ces dysfonctionnements.
La santé de ce service est encore très fébrile, tandis que la charge de travail s’accélère encore. D’autant plus avec le spectre du SNU, dont la gestion administrative et financière n’est pas terminée pour 2022, mais qui revient à grand pas et use déjà des personnels très fatigués et surmenés. Sans parler de la coordination financière des dispositifs jeunesses qui devait ne plus être assurée par ce pôle suite aux départs non remplacés d’agent.e.s. En effet, cette gestion continue de peser sur l’ensemble des collègues du service suite à une décision unilatérale de la direction.
– L’organisation des services continue à se faire au détriment des agent.e.s, de façons descendantes, avec une concertation minime voire inexistante. Les moindres marges d’autonomie dont disposent les personnels se font de plus en plus rares. Les personnels commencent à s’habituer à recevoir des informations sur les décisions prises par le ou la DRAJES et DRAJES adjointe grâce aux partenaires associatifs ou institutionnels.
- Au SDJES 75, l’instabilité domine. Plus de la moitié du personnel a été renouvelée en moins d’un an et demi. Le turn-over incessant accroît la pression sur les agent.e.s et leur mal-être au travail. Le climat y est délétère. Une destruction insidieuse des missions pédagogiques s’y intensifie au détriment des usager.e.s et des partenaires associatifs. L’expertise spécifique des personnels jeunesse et sports y est bafouée. Dernièrement c’est finalement la direction qui a revu elle-même la programmation de l’appel à projets ALJEP. Les expert.e.s de terrains et gestionnaires en charge de ces missions, ne sont plus que des petites mains.
- Au service support, tous les dossiers financiers passent désormais par la cheffe de pôle, ce qui ralentit encore plus les process sur l’ensemble de la chaîne et ne fait que rajouter de la complexité quotidienne, au détriment d’agent.e.s pourtant habitué.e.s à des dossiers pouvant être complexes.
A vouloir contrôler agent.e.s et dossiers à l’excès, tout en faisant de la rétention d’information, cette direction entretient une cacophonie générale désastreuse pour le service public et des personnels.
Si cette direction continue à se regarder le nombril et à penser que les difficultés dans les chaînes de travail viennent des agent.e.s, elle se met bien le doigt dans l’œil ! Ce sont bien les sous-effectifs chroniques, les désorganisations dont iels ont la charge et leur mode de management qui en sont les causes.
Pendant ce temps-là, l’état de santé et de bien être au travail de plusieurs collègues est franchement inquiétant et semble empirer chaque jour. L’inquiétude pour le pôle support continue de grandir. Nos alertes répétées depuis plusieurs mois maintenant restent complètement ignorées. Pire, ces difficultés sont en train de se diffuser et s’étendre auprès des personnels du SDJES 75.
Enfin, le ménagement brutal n’a toujours pas cessé !
- Cet été et à la rentrée, la DRAJES adjointe et la cheffe de pôle support ont continué à improviser des entretiens à la hâte pour critiquer le travail de collègue et leur mettre la pression, ou encore à énoncer en réunion sur un ton des plus martial « c’est moi la cheffe » (DRAJES adjointe) afin de mettre fin aux échanges.
- La DRAJES adjointe, en sa qualité de cheffe de service du SDJES 75, secondée par sa cheffe de service adjointe, ont décidé de faire le ménage en interne et pour cela tous les coups sont permis. Dernièrement, elles viennent de critiquer et mettre à mal le travail du référent vie associative du SDJES 75, en poste depuis 5 ans sur ses missions, lors d’un nouvel entretien brutal. Rappelons que ces 2 cheffes de services, sont celles qui ont revu elles-même la programmation de l’appel à projets ALJEP faisant fi du travail des agent.e.s… Les faits ne s’arrêtent pas là, car la pression est telle sur le collègue référent vie associative, qu’elles cherchent à lui imposer une mobilité forcée.
Ces pratiques de management abusives sont scandaleuses et harcelantes ! Nous exigeons qu’elles cessent immédiatement
Nous demandons :
– l’élargissement immédiat de l’enquête administrative au SDJES 75
– un management respectueux des personnes, de leurs statuts et de leurs missions.
– des recrutements permettant l’adéquation entre les missions et les moyens
– l’arrêt du détournement des missions pédagogiques du champ JS au profit de missions administratives et de contrôle
– l’ouverture d’un véritable dialogue social et d’une concertation sur l’organisation et les recrutements.
Il est temps de faire connaître largement les pratiques nauséabondes de cette direction !
Mobilisons-nous collectivement !